Défaut d’assurance rapatriement : découvrez ce que ça peut vous coûter en cas de paludisme

On croise de plus en plus de touristes ces derniers jours en ville, ce qui nous a fait penser que ce sujet pourrait vous intéresser

Les dernières pluies ont facilité l’éclosion des œufs de moustiques, aussi le risque pour un touriste de souffrir du paludisme est très élevé. Cette maladie endémique qui sévit presque autant que la tuberculose et le sida à l’échelle mondiale peut-être fatale lors d’une première rencontre et en l’absence de soins adéquats.  Pour préparer le touriste peu  averti, précautions et recommandations sont proposées  par différents canaux (blog, site public, site de voyage…). L’une de ces recommandations très importante et pourtant banalisée est l’assurance rapatriement.

C’est quoi l’assurance rapatriement ?

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Une assurance rapatriement est utile en cas de paludisme

 

L’assurance rapatriement est une assurance comme les autres, sensée vous protéger d’un risque probable, en l’occurrence, celui de souffrir d’une maladie dans une région qui ne propose pas de soins de santé adéquats.C’est un contrat qui assure votre évacuation sur une  zone sanitaire sécurisée souvent choisie à l’avance (tout dépend de votre contrat) au cas où vous contracteriez une maladie qui nécessite  des soins approfondis.

C’est donc un joker qui  garantit qu’en cas de maladie, il sera procédé à votre prise en charge dans un pays jouissant d’un système médical renforcé. Cette assurance est prise par l’expatrié ou le voyageur qui veut se rendre dans une région où les risques de contracter une maladie dangereuse voire mortelle  sont probables. Le paludisme faisant partie de ces maladies, il est systématiquement conseillé en zone impaludée d’opter  pour cette solution qui  épargne biens de désagréments

L’assurance rapatriement n’est malheureusement pas une obligation mais une recommandation. En France, on constate qu’elle n’est pas très populaire. Selon les statistiques, le ministère des Affaires étrangères est obligé chaque année d’assurer le rapatriement de 250 à 450 ressortissants français. Pour certains d’entre eux, cette ignorance ou négligence aurait pu leur coûter la vie. Cette intervention publique ne se fait pas sans mal car l’Etat, loin d’agir en bon samaritain,  n’intervient qu’à certaines conditions.

Au mois d’avril passé, une famille française, la famille Jacquet notamment a été édifiée.

Une erreur qui peut coûter la vie

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Le défaut d’assurance rapatriement peut être fatal en cas de paludisme

Le cas suivant illustre l’importance de l’assurance rapatriement mais aussi celui de la nécessité d’une organisation idéale avant un voyage en zone impaludée.

Agé de 28ans,  Matthieu Jacquet pour une raison personnelle a décidé de s’installer au Malawi, pays de l’Afrique Australe voisin de la Tanzanie et du Mozambique notamment… Il part en septembre 2014  afin d’occuper le poste de cuisinier et un mois après son arrivée, il connaît sa première crise de paludisme suivie d’une récidive en avril 2015.

Cette fois-ci, sa situation est plus grave parce que les soins administrés sur place sont insuffisants au point où le pronostic vital de Matthieu est engagé.  Son état étant signalé à son ambassade, celle-ci contacte sa famille afin de prendre une décision capitale car les 2000 euros rassemblés par celle-ci pour les soins du jeune homme sont insuffisants.

Le rapatriement est décidé mais en l’absence d’une assurance, la famille doit se préparer à verser la somme de 87596 euros pour sauver la vie de leur enfant. L’indisponibilité de la somme et l’urgence de la situation obligent l’Etat français à prendre en charge le déplacement contre une promesse de remboursement dûment remplie par la famille.

Le fiston est sauvé mais la note est salée et le fisc compte bien entrer en possession de la somme empruntée. Le trésor public a d’ailleurs envoyé la lettre destinée à enclencher la procédure de remboursement pour la date limite du 15 septembre. En interrogeant son histoire, on constate qu’il a été la victime de son inattention, car Matthieu,  contrairement à ceux qui font le choix de voyager sans précaution, pensait être couvert par un traitement préventif. A travers le monde, nombreux sont ceux qui s’imaginent que le rapatriement est à la charge de l’Etat.

L’Etat est protecteur mais pas pourvoyeur de fonds à titre gracieux

Il faut déjà savoir que toutes les zones impaludées ou à risques ne disposent pas d’une représentation de votre pays.  De plus, en fonction des conditions de votre voyage, vous pouvez décéder avant qu’il ne soit possible d’entrer en contact avec votre famille ou avant l’intervention publique.

Il existe tant de risques à ne pas disposer d’une assurance de rapatriement qu’il est préférable d’y souscrire. De plus, comme l’illustre le cas de la famille de Matthieu, l’aide accordée est un emprunt et non une obligation à la charge de l’Etat. Ce sont les expulsions pour défaut de titre de séjour, les libérations d’otage… qui sont effectuées sans contrepartie financière.

Que faire pour obtenir l’assurance ?

Il est possible de :

  • Vous inscrire à la caisse des français de l’étranger ou de votre pays si caisse il y a et souscrire à une mutuelle, c’est une procédure publique,
  • Voir avec votre tour opérateur et agence de voyage ce qu’il y a lieu de faire,
  • Souscrire à cette assurance auprès d’une structure privée en prenant soin de vérifier qu’il n’y a aucune ambigüité, aucune condition particulière à remplir avant de bénéficier du service

Il est également possible de partir en sachant que vos moyens colossaux, votre jet privé sont à disposition….Mais regardons les choses en face, à moins d’être Cristiano Ronaldo, Samuel Eto’o ou une autre star au compte en banque indécemment rempli, ce cas de figure parait plus que compromis

Préparez minutieusement votre voyage. Assurez-vous de tout savoir de vos caractères et particularités physiologiques,  groupe sanguin… ayez les bonnes adresses, les numéros à contacter en cas d’urgence et tout devrait bien se passer.

Envie de faire le tour du monde ?

A propos de Stéphanie C. Tohon 23 Articles
ennemie jurée des moustiques, Stéphanie voue une partie de son temps à la protection des populations contre le paludisme. En 2012, elle réalise des recherches sur le sujet de la gestion des déchets dans les écoles primaires publiques de la ville de Cotonou et découvre les risques auxquels les enfants sont exposés dans un environment assez infesté de moustiques.Cela l'engage définitivement à servir la cause de mondesanspalu.

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