Paludisme chez la femme enceinte: quand les maux comptent double

Notre exploration de l’univers du paludisme se poursuit cette semaine avec la découverte des spécificités d’une thématique assez délicate que constitue la physiopathologie du paludisme en grossesse. En effet, la grossesse faisant partie des évènements majeurs de la vie d’une femme, ne saurait être prise à la légère au point de rimer avec danger et risque de mortalité. Il suffit d’une infection palustre chez la femme enceinte pour qu’on assiste à des risques substantiels pour la mère et le fœtus .  C’est la raison pour laquelle le paludisme et la grossesse méritent toute notre attention pour un décryptage profond. Cela permettra l’éclaircissement d’un maximum de questions relatives au paludisme chez la femme enceinte.

Paludisme chez la femme enceinte : quand le diagnostic joue un rôle fondamental

En Afrique, lorsqu’une personne souffre de maux de tête ou ressent un peu de fièvre, son premier réflexe est de traiter immédiatement le paludisme sans avoir au préalable effectué un diagnostic dans un centre de santé. Poursuivre dans cette voie de nos jours est une véritable aberration puisqu’en l’absence d’un diagnostic du médecin, il n’existe aucune preuve de l’infection palustre. Par ailleurs, avec l’existence des nombreux tests de diagnostic du paludisme, la bonne vieille méthode du « traitement à l’aveugle » est passée de mode depuis bien longtemps.

L’automédication si courante en Afrique en général et au Bénin en particulier est encore plus grave quand les notions de paludisme et femme enceinte se côtoient. En effet, outre la santé de la future mère, c’est la vie du bébé qui se trouve sérieusement menacée avec de telles habitudes. Pour éviter alors de naviguer à vue en prenant un traitement non indiqué, il est très important de recourir au test de diagnostic rapide du paludisme. Ce faisant, on a la possibilité de se soigner avec le médicament contre le paludisme pour femme enceinte adéquat afin d’être à l’abri d’une automédication potentiellement fatale.

Paludisme : quel risque pour la femme enceinte ?

Le paludisme et la grossesse ne font pas bon ménage puisqu’ils créent d’importants malaises ainsi que des dégâts pouvant même être meurtriers. Le premier risque que fait courir l’association paludisme et grossesse est la baisse du système immunitaire de la femme enceinte. Cette réduction de la défense immunitaire de l’organisme de la femme gestante laisse la porte ouverte à la manifestation de nombreuses pathologies médicales. Par conséquent, la femme enceinte atteinte d’infection palustre peut sensiblement souffrir de vomissements graves en début de grossesse.

Toute femme enceinte doit se protéger du paludisme

En matière de paludisme, grossesse et complications, il est également très courant de voir une future maman développer une grave anémie. Ceci peut se comprendre par la présence des plasmodies dans le placenta, même en cas d’absence d’une parasitémie périphérique avérée. Source

Mais le plus grand risque pour la femme en matière de paludisme et grossesse est l’hypoglycémie maternelle.  En effet, la femme enceinte qui souffre du paludisme reste très exposée aux palpitations, la baisse d’énergie soudaine, la faiblesse, les maux de tête. Très risquée, l’hypoglycémie causée par le paludisme en cas de grossesse peut entraîner des conséquences allant de l’avortement et d’un accouchement prématuré à la mort en cas de gravité. Source

Si le paludisme constitue un danger pour le bien être de la femme en état de grossesse, il l’est également pour la vie qu’elle porte en son organisme.

Conséquences du paludisme sur le fœtus

La physiopathologie du paludisme en grossesse enseigne que le fœtus est également exposé aux effets néfastes du parasite responsable de l’infection palustre. Les conséquences du paludisme sur le fœtus dépendent de la manière dont l’organisme de la mère est affecté. Ainsi, lorsque le parasite infecte le placenta, il a tendance à priver le fœtus de nutriments essentiels à sa croissance. S’en suit alors un paludisme qui du fait de la grossesse, débouche sur des complications pouvant causer un accroissement des risques de poids trop faible du nouveau-né.  Par ailleurs, lorsque la femme enceinte est atteinte du paludisme, une naissance prématurée du bébé fait partie des risques auquel est exposé le fœtus. Dans certaines circonstances, une exposition du placenta au parasite palustre peut entraîner l’interruption de la grossesse par avortement.

Plus grave encore, le paludisme chez la femme gestante peut causer un décès néonatal. En se référant à l’étude ‘’Four artemisin-based treatments in african pregnant women with malaria’’ publiée dans la revue The New England Journal of Medecine, on constate que l’infection palustre en Afrique subsaharienne est  la cause du décès de plus de 100 000 nourrissons  par an. Source

Comment prévenir le paludisme chez la femme enceinte ?

Comme on l’aura remarqué, le paludisme sur grossesse représente un sérieux danger aussi bien pour la femme gestante que le fœtus qu’elle porte. À l’instar de la plupart des pathologies, il est tout de même possible pour la femme en grossesse d’éviter de tomber sous le joug de cette maladie  très ravageuse. Il suffit juste de prendre certaines mesures préventives pour sécuriser son bien-être et celui du fœtus.

À cet effet, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande pour la prévention du paludisme chez la femme enceinte une administration hebdomadaire de la chloroquine. Cette mesure préventive  du paludisme en cas de grossesse  appelée prophylaxie nécessite une prise hebdomadaire de 03 comprimés de chloroquine 100 mg.  Ce traitement du paludisme en cas de grossesse à titre préventif est indispensable quand on parle de paludisme chez la femme enceinte car les sels de quinine et de chloroquine ne constituent pas des produits abortifs mais plutôt des substances capitales pour la protection de la femme enceinte et de son enfant. Source

Protéger la mère et l’enfant du paludisme est essentiel

A ce traitement du paludisme pour femme enceinte que doit suivre de manière systématique toute femme porteuse de grossesse, il faudra associer l’utilisation de moustiquaire imprégnée à longue durée d’action. Il s’agit de moustiquaires traitées avec des produits insecticides et répulsifs s’affirmant comme un élément majeur de la lutte contre le paludisme quand on est enceinte. En effet, une moustiquaire par elle-même représente une barrière contre les agressions physiques et sonores telles que les piqûres de moustiques et autres arthropodes hématophages etc. Mais sa protection n’est pas complète pour peu qu’elle ait le moindre trou ou qu’elle soit mal bordée. Cependant avec l’imprégnation d’insecticide de longue durée, la protection offerte par la moustiquaire se trouve renforcée. Au moyen des pyréthrinoïdes utilisés pour l’imprégnation, la moustiquaire diffuse un effet irritant et plus ou moins répulsif pour l’insecte. Elle devient très dissuasive et empêche les moustiques de s’incruster à travers les trous pour piquer. L’efficacité de cette mesure préventive du paludisme pour femme enceinte a été scientifiquement prouvée.

L’article ‘’Les moustiquaires imprégnées’’ de Jacques Hougard publiée en avril 2008 dans ‘’Pour la science’’ nous informe des résultats d’une étude menée au Nord du Bénin sur l’efficacité de la moustiquaire imprégnée en matière de lutte contre le paludisme pour femme enceinte. Elle démontre qu’une moustiquaire imprégnée de deltaméthrine et trouée comparativement à une moustiquaire trouée non traitée, réduit le taux d’entrée des moustiques de 80% et expulse à l’extérieur de la pièce 43% des moustiques qui y étaient entrés. Selon la même expérience, le taux de piqûres des moustiques est réduit de 36%  par la moustiquaire imprégnée en comparaison  à une moustiquaire non traitée. Source

Par conséquent, la prévention du paludisme chez la femme enceinte passe obligatoirement par l’utilisation de la moustiquaire imprégnée. Mais si en dépit de tout la parasitose se manifeste, il faut suivre le bon traitement antipaludéen pour femme enceinte.

Comment traiter le paludisme chez la femme enceinte ?

Paludisme et femme enceinte ne peuvent cohabiter comme nous l’avons expliqué dans les paragraphes précédents. Alors, lorsque la parasitose a déjà atteint la femme enceinte, il urge de trouver un traitement du paludisme chez la femme enceinte qui soit efficace pour mettre fin à l’avancée du paludisme sur grossesse. De nos jours avec les progrès de la science et de la médecine, le traitement du paludisme chez la femme enceinte s’est beaucoup développé. Faire le tour des différents produits disponibles en pharmacie pour le traitement anti paludisme chez la femme enceinte permet de s’en rendre compte. Mais au regard des médicaments proposés à dessein, lequel est le mieux qualifié pour proposer un traitement antipaludéen pour femme enceinte efficace?

Le Docteur Jésus Cardenas après des recherches a trouvé le meilleur traitement du paludisme pour femme enceinte. Ainsi, afin d’identifier le médicament contre le paludisme pour femme enceinte le plus efficace, il lui aura fallu tester dans quatre pays d’Afrique Sub-Saharienne sur 3428 femmes enceintes de 02 à 03 mois atteintes du paludisme, des combinaisons de traitement du paludisme en cas de grossesse incluant chacun des médicaments dont l’artémisine :

  • artémisine (artemether) + lumefantrine ;
  • artémisine (artesunate) + amodiaquine ;
  • artémisine (artesunate) + mefloquine ;
  • artémisine (dihydroartemisine) + pipéraquine.

Au terme des recherches portant sur ces 4 bithérapies pour le  traitement du paludisme chez la femme enceinte, il a été noté une meilleure efficacité au niveau de la dernière (artémisine (dihydroartemisine) + pipéraquine). En effet, cette bithérapie adaptée au traitement du paludisme chez la femme enceinte propose le meilleur taux de guérison à savoir 98% tandis que les autres offrent un taux de guérison compris en 94 et 95,5%. Source

Eût égard à ces résultats, le meilleur traitement anti paludisme chez la femme enceinte est donc la bithérapie associant artémisine (dihydroatemisine) + pipéraquine. Mais loin de nous l’idée de nous substituer à votre médecin! Faites donc toujours un tour à l’hôpital afin de vous faire prescrire le traitement le plus adapté.

Quelles dispositions doit prendre une femme enceinte pour éviter le paludisme en cas de voyage?

Même en voyage, la femme enceinte doit rester protégée

 

Il peut arriver qu’une femme gestante se déplace dans le cadre d’un voyage. Pour éviter de tomber dans le piège du paludisme en cas de grossesse au cours du voyage, il faut qu’elle prenne certaines précautions. En effet,  elle doit se munir d’une moustiquaire imprégnée grâce à laquelle elle se protègera les nuits une fois à destination. Par ailleurs, elle devra se procurer une dose suffisante de chloroquine pour continuer sa prophylaxie systématique sur les lieux de sa destination. De telles dispositions diminuent en tous lieux les risques d’infection au paludisme quand on est enceinte.

Pour en savoir plus sur le paludisme :

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