La zone du paludisme désigne de manière courante, toutes les parties du monde où il existe un vecteur de cette maladie capable de survivre, de se reproduire et de contaminer des êtres humains.
Bref rappel sur le paludisme et les parasites associés
Dans le monde, la taille et la dangerosité de ces zones où le paludisme sévit dépend généralement de différents facteurs
On définit le paludisme comme étant une maladie causée principalement par une variété de moustiques, l’anophèle femelle. Elle inocule par sa piqûre le parasite responsable de la maladie dans le corps. Il existe également plusieurs types de parasites responsable du paludisme (plus de 140 espèces). Cinq de ces espèces sont à l’origine du paludisme humain :
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- Le Plasmodium falciparum:
Il est responsable des formes cliniques graves, notamment du neuropaludisme. Présent dans les régions équatoriales, il est transmis toute l’année. Dans les régions subtropicales, il ne survient qu’en période chaude et humide. En dessous de 18°C, sa transmission est interrompue. Il se multiplie brutalement dans l’organisme après une incubation de 7 à 12 jours. Il est responsable de plus de 80 % des paludismes dit d’importation.
- Le Plasmodium falciparum:
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- Plasmodium vivax:
C’est pratiquement la forme la plus répandue en Amérique du Sud et en Asie, il est plus rare en Afrique. En dessous de 15°, il ne peut plus être actif. Sa période d’incubation est de 11 à 13 jours, mais on peut observer des rechutes pendant 3 à 4 ans. L’affection par P. vivax est classiquement considérée comme bénigne ; (fièvre tierce bénigne après 48heures.) - Plasmodium ovale:
On le retrouve en Afrique de l’Ouest et du centre. Il provoque une fièvre tierce bénigne, comme P. vivax dont il est très proche. Son incubation est d’au moins 15 jours, mais peut-être beaucoup plus longue, jusqu’à 4 ans. Normalement son évolution est bénigne, mais il ne doit pas pour autant être négligé.
- Plasmodium vivax:
- Plasmodium malariae:
Il se différencie des autres espèces par une incubation plus longue 15 à 21 jours par une périodicité différente de la fièvre toutes les 72 heures. Il se différencie également par sa capacité à entrainer des reviviscences très tardives parfois 30 ans après la piqûre.
- Plasmodium knowlesi:
Ce dernier parasite est habituellement contagieux pour les singes d’Asie mais il vient de passer chez l’homme. Il sévit en Asie du Sud-est, surtout en Malaisie, à Bornéo et évidemment en zone forestière car il est lié au singe, son hôte normal.
En somme, la taille et la dangerosité de la zone du paludisme désigne une superficie donnée et caractérisée par :
- La virulence des parasites,
- la capacité vectorielle de l’anophèle femelle.
Dans les régions de haute transmission, ces facteurs sont à la hausse en raison du climat et de l’état sanitaire.
La répartition géographique du paludisme à travers le monde
Quand on considère la population mondiale, celle susceptible d’être infectée par les parasites est d’environ 3,2 milliards. Ce risque est plus grand pour 1,2 milliard de personnes.
D’après L’OMS, en Afrique subsaharienne, « La prévalence chez les enfants âgés de 2 à 10 ans a chuté de 26 % en 2000 à 14 % en 2013. Entre 2000 et 2013, la mortalité liée au paludisme a diminué de 47 % dans le monde et de 54 % dans la région Afrique. Chez les enfants de moins de 5 ans, elle est en baisse de 53 % dans le monde et de 58 % dans la région Afrique. Au niveau mondial, 670 millions de cas et 4,3 millions de décès ont été évités entre 2001 et 2013. Sur les 4,3 millions de décès évités, 3,9 millions (soit 92 %) l’ont été parmi les enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne ».
A présent, voici à quoi ressemble de façon plus ou moins actualisée, la zone du paludisme :
- L’Europe:
Normalement, le paludisme a été éradiqué en Europe et dans la plus part des territoires outre-mer comme les Canaries, Chypre, Martinique, Guadeloupe… en dehors des Comores, des îles Majorque, de la Guyane française. Par contre, une résurgence du parasite P.vivax a été observée à Moscou. Ce dernier était capable de se réimplanter temporairement dans tout le sud de l’Europe (par exemple en Italie, Corse, ….). D’ailleurs en 2011, P.vivax est réapparu en Grèce.
En dehors de ces cas, il faut noter la contagion d’importation autour des aéroports par le biais des moustiques qui tels des agents infiltrés, entrent dans l’avion sur les sols où la maladie est présente - L’Afrique
L’Afrique est le berceau de l’humanité et d’une certaine façon, du paludisme. On observe que 90 % des décès au niveau mondial y sont enregistrés.
Toute l’Afrique sub-saharienne regroupe les quatre formes du parasite. En Afrique du Nord, le mal est faiblement répandu. Eradiqué au Maroc et présent en Egypte en Algérie sous la forme P.vivax. A Madagascar les quatre espèces existent et la transmission début 2015 était en pleine recrudescence. Dans le Sud, le mal est sporadique. - L’Amérique
Les USA, c’est-à dire l’Amérique du Nord, ont éradiqué le paludisme depuis un certain temps. En revanche, en Amérique centrale, en République Dominicaine et à Haïti, le P.vivax sévit encore. En Amérique du Sud, la transmission est essentiellement due à P. falciparum et P. vivax. Ainsi, tout autour de l’Amazonie et des régions frontalières, il y a des risques de transmission élevé.
- L’Asie
Dans la région du grand Mékong, du Myanmar en passant par la Chine du Sud, la Thaïlande, le Vietnam, le Cambodge, le Laos, la Malaisie, l’Indonésie, les Philippines, c’est-à-dire toute l’Asie du sud-est souffre d’une forme assez résistante de P. falciparum. On observe une présence assez faible de P. vivax et de P. knowlesi. Dans la péninsule indienne, ce sont les mêmes parasites, mais aucun cas de résistance n’est signalé. La particularité de l’Asie est l’aspect disséminé des foyers du mal qui se concentrent surtout en milieu rural,
- L’Océanie:
La transmission n’est pas homogène comme en Afrique. Des îles comme la Nouvelle Guinée, les Iles Salomon… sont atteintes, tandis que la Polynésie Française, les Fidji, Hawaï, L’Australie …. sont indemnes.
- Le Proche et le Moyen Orient
Le paludisme est présent partout dans plusieurs régions. Ainsi, P. falciparum sévit sur la côte Ouest de la péninsule arabique et au Yémen. Le risque est faible (P. vivax) dans les autres états : Syrie, sud-est de la Turquie, Emirats Arabes Unis… et éradiqué au-delà.
Comme vous pouvez l’observer, le paludisme est présent sur chaque continent, ce qui prouve que la lutte contre cette pathologie n’est pas prête de s’arrêter.
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